UN IMPORTANT RAPPORT SUR L’INVISIBILITÉ SOCIALE

Publié le par Hubert FAES

L’invisibilité sociale: une responsabilité collective. Tel est le titre du rapport 2016 de l’ONPES, téléchargeable sur le site de cette organisation. Il clôt plusieurs années de recherches sur le sujet. En 160 pages, il apporte beaucoup d’informations et de réflexions stimulantes. Bien des points de discussion émergent sur lesquels nous reviendrons. Mais nous nous contenterons d’abord de donner quelques indications sur son contenu en invitant à en prendre connaissance.

 

Il compte 4 chapitres. Le premier est une revue très ample de la littérature sur le sujet. Il donne une vue d’ensemble des différentes manières d’aborder l’invisibilité sociale en psychologie, sociologie, philosophie, géographie et même littérature. Il est placé sous le titre « De l’invisibilité sociale à l’invisibilité sociétale », distinction qui suggère que l’invisibilité comporte une dimension qui n’est pas sociale au sens strict, mais qui tient plus largement aux interactions et aux médiations de ces interactions dans la société. Bien d’autres distinctions sont analysées: invisibilité choisie/subie, invisibilité privée, sociale, publique, médiatique, politique. Elles posent des problèmes tel celui de savoir si l’invisibilité est affaire de perception, de connaissance, de reconnaissance ou d’action, ou celui de la possibilité de classer les invisibles: marginaux invisibles, nouvelles classes populaires, classes moyennes déchues socialement…

 

Le deuxième chapitre étudie les processus d’invisibilisation. Pourquoi et comment les difficultés d’une partie des français restent-elles invisibles? Ce ne sont plus les personnes qui sont invisibles mais leurs difficultés. La question est posée surtout à propos des limites de l’action sociale telle qu’elle est organisée par l’État. 

 

Le troisième chapitre étudie trois catégories d’invisibles à partir d’enquêtes et d’interviews:

- les jeunes ruraux et néo-ruraux; 

- les travailleurs non salariés pauvres;

- les parents des enfants suivis par l’ASE (Aide sociale à l’enfance). 

Ces trois catégories très ciblées sont révélatrices d’une démarche qui traque les plus invisibles des invisibles et qui estime que ceux que l’État peut rejoindre par l’étude et par l’action ne sont plus invisibles. 

 

Le quatrième chapitre traite des moyens de lutter contre l’invisibilité.

Ce rapport contient aussi une vaste bibliographie. Il est une contribution significative et utile pour tous ceux qui s’interrogent sur le phénomène social de l’invisibilité.

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