CONTENU DU LIVRE
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
I. L’apport de la philosophie……………………………………..………………6
II. Visibilité et invisibilité : le questionnement philosophique......……………8
III. Visibilité, invisibilité et compréhension du social………….………………11
IV. Plan de l’ouvrage…………………………………………...…………………14
1ère Partie : Ce que cache la question de la visibilité et de l’invisibilité sociales
Fred POCHÉ
Différence(s), visibilité et lignes de résistance............................……………………23
I. Les pathologies du visible………………………………………………………25
II. Les rapports problématiques à la différence visible………...………………30
III. Déployer les lignes libératrices…………………………….…………………33
Marc GRASSIN
La nouvelle économie psychique et anthropologique du sujet contemporain........41
I. Émergence d’un nouveau sujet délié et autocentré………………………44
II. Humanisme et culture de l’obscène…………………………………………48
III. Le double jeu de l’éthique………………………………….…………………53
Olivier VOIROL
Invisibilité sociale et invisibilité du social……………………...…………………………57
I. L’invisibilité sociale………………………………………….……………………60
II. L’invisibilité du social……………………………………………………………79
III. La reconstruction du social……………………………………………………87
2ème Partie : Expériences de l’invisibilité : témoignages et analyses
Jean Marc BOISSELIER
L’expérience des ateliers d’écriture…………………………...…………………………97
Dominique SAINT-MACARY
Statistiques et visibilité………………………………………..……………………………111
Kysly JOSEPH
Montrer sans déshonorer……………………………………..……………………………115
Jean-François PETIT
La relecture comme antidote de l’invisibilisation sociale…….…………………………121
I. Qu’est-ce que la relecture de vie ?...........................................……………121
II. Enjeux de la relecture de vie face à l’invisibilité sociale….…………………126
Bernard THIBAUD
Pauvreté et exclusion : l’importance du regard……………....…………………………133
I. L’invisibilité sociale au sens propre : « on ne voit pas »…...…………………135
II. L’expérience du Secours Catholique……………………....…………………138
III. Conclusion………………………………………………...………………………142
3ème Partie : Conditions anthropologiques de la visibilité et de l’invisibilité
Hubert FAES
Espacement et visibilité……………………………………….…………………………147
I. Espace et visibilité des personnes humaines………………..………………148
II. Les conditions pratiques et sociales du jeu humain de
la visibilité et de l’invisibilité………………………………………………………151
III. Conclusion………………………………………………...……………………156
Nathalie FROGNEUX
« Comment s’occulte ou se dévoile la vie des générations futures ? »………………157
I. La responsabilité au risque de l’invisibilité……………………………………158
II. Occultation de la responsabilité………………………………………………161
III. Quatre procédures de visibilisation……………………….…………………171
IV. Entre le sentiment de responsabilité et l’acte responsable..………………180
Jules Dénagnon KÉDÉ
Visibilité versus proximité…………………………………….……………………………183
I. Questionner le paradigme de la visibilité…………………...…………………187
II. La teneur de l’expérience intersubjective………………….…………………189
III. Les termes médiateurs…………………………………….……………………191
IV Le sujet kantien : entre remplacement et enrichissement….………………193
Sylvain ROUX
« Témoigner du différend » : Lyotard, Plotin………………………………………………199
I. Le différend au-delà de tout genre de discours……….…….…………………200
II. Le genre économique comme genre de discours
dominant. ……………………………………………………..………………………202
III. Comment la philosophie peut-elle témoigner du
différend ? Un détour par Plotin……………………………...……………………204
IV. Un exemple: le témoignage de C. Lanzmann…………….…………………210
Les Auteurs…………………………………………………..……………………………215
Table des Matières…………………………………………..……………………………217
RÉSUMÉS DE QUELQUES CHAPITRES.
Fred Poché: Différence(s), visibilité et lignes de résistance.
La revendication contemporaine de visibilité sociale laisse apparaître une certaine ambiguïté. En effet, d’un côté, elle relève d’une juste quête, anthropologiquement fondée, de minorités dominées, ou peu prise en compte dans l’espace public. Mais de l’autre, elle correspond à une configuration numérico-technologique qui interroge vivement le télos de cette nouvelle modalité de l’apparaître. On s’efforcera, en premier lieu, de repérer les diverses formes de « pathologies du visible ». Puis on montrera que le visible demeure une coquille vide tant qu’il ne prend pas en compte le registre discursif, ainsi que la question du pouvoir et la subjectivité dans le champ relationnel. Enfin il s’agira de dépasser le couple visible/ invisible en regardant les conditions de possibilité, pour des individus ou des communautés minoritaires, de déployer une puissance d’être ouverte à un « vivre ensemble » porteur de sens.
Marc. Grassin: La nouvelle « économie » invisible du sujet libéral.
Le sujet libéral contemporain a l’apparence rassurante d’un humaniste libéral, prolongeant les acquis politiques et éthiques d’une culture libérale. Derrière ce visage civilisé se cache pourtant une nouvelle économie psychique et anthropologique qu’il faut identifier pour engager une critique positive de la modernité, à la hauteur des enjeux des transformations en cours. Qu’est-ce qui caractérise le sujet libéral contemporain et sa culture ? En quoi « la cité perverse » évoquée par D R Dufour pourrait définitivement consacrer la puissance de l’ego, invitant sans en avoir l’air, à une guerre sans merci de soi contre tous malgré sa forme civilisée.
Olivier Voirol: Invisibilité sociale et invisibilité du social.
L'invisibilité sociale, qui renvoie principalement à l'exclusion et à l'absence de participation de certains sujets individuels ou collectifs à la collectivité, entretient des liens étroits avec l'invisibilité du social, soit l'impossibilité de qualifier ce qui relie socialement les sujets au sein d'une collectivité. J'essaierai de distinguer ces deux niveaux et de montrer leurs relations.
Jean-François Petit: La relecture comme antidote à l'invisibilisation sociale.
Depuis plusieurs années, le Secours catholique valorise la relecture dans la formation de ses réseaux. Quels sont les enjeux d’une relecture proprement philosophique de l’existence dans le sillage de la pensée d’un Gabriel Marcel ou d’un Emmanuel Mounier ? En quoi cette stratégie peut-elle concourir à contrecarrer l’invisibilisation sociale grandissante des plus vulnérables ?
Hubert Faes: Espacement et visibilité.
En faisant référence principalement à Hannah Arendt, le propos sera de montrer que le jeu de la visibilité et de l’invisibilité pour les personnes au sein d’une société ne peut se comprendre qu’à partir de condition de spatialité. Il n’y a de visibilité et d’invisibilité que dans un espacement convenable des personnes et des choses, au sein d’une société elle-même établie dans le monde.
Cette condition est à la fois matérielle et juridique. Le problème, pour chacun n’est pas d’être visible ou invisible mais d’avoir une place dans un espace où il a accès au jeu de la visibilité et de l’invisibilité.
Nathalie. Frogneux: Le nourrisson est-il la face visible des générations futures?
La question de l’invisibilité ou de la visibilité des générations futures sera abordée à travers le paradoxe de la perception de la vulnérabilité et celui de la menace qui pèse sur elles.
Le Principe responsabilité de Jonas met en évidence ces deux paradoxes de la visibilité. Mènent-ils à l’impossibilité de penser et de vivre notre commune humanité en dehors de toute relation de perception interindividuelle et intercommunicationnelle, donc de la vivre et de la penser de manière radicalement diachronique ? Quelles sont les médiations pertinentes pour une prise en compte éthico-politique de leur existence à venir ? Sont-elles possibles ? Soit nous pouvons prendre en considération le social en dehors de toute perception et donc aussi les êtres humains à venir ; soit nous ne le pouvons pas, ce qui confirme que le lien social est construit sur des relations dépendantes de notre apparition dans un espace commun où nous nous percevons mutuellement. N’est-ce pas une façon de revenir à la distinction entre politique et social ?
Sylvain Roux: Témoigner du différend » : Lyotard, Plotin et le néoplatonisme.
La question proposée, celle de la visibilité sociale, sera abordée à partir d’une problématique du témoignage inspirée des travaux de J.-F. Lyotard, notamment dans l’ouvrage nommé Le Différend. Dans ce cadre, rendre visible consiste non pas seulement à savoir se rendre sensible aux situations d’échec, aux écarts de toute sorte ainsi qu’aux inégalités, afin de tenter d’y remédier mais encore et surtout à savoir en rendre témoignage dans le discours c’est-à-dire à ne point trahir cela même qui s’exprime à travers ces situations. Or, Lyotard n’a cessé de dénoncer les multiples genres de discours qui se montrent incapables d’une telle écoute des différends. De quel discours cette dernière peut-elle alors relever ? Et si la philosophie doit prétendre être ce discours, quelle forme lui faut-il emprunter ?
L’évocation du platonisme et même du néoplatonisme dans un tel contexte peut surprendre. Mais le rapprochement que je voudrais tenter n’a point pour but de discuter le rapport de Lyotard à ces traditions philosophiques mais d’interroger le dispositif qu’il met en place dans Le Différend, en m’inspirant d’une problématique néoplatonicienne, qui peut éclairer ce dispositif, en marquer les traits essentiels mais surtout en montrer l’usage possible.